En finir avec le gaspillage alimentaire

Véritable fléau du monde moderne, le gaspillage alimentaire est un non-sens éthique et environnemental. Etat des lieux et solutions pour le combattre.

Le gaspillage en chiffres

• 1,3 milliards de tonnes de nourriture sont gaspillées chaque année dans le monde.
• Chaque Français produit au moins 20 kg de déchets alimentaires par an dont 7 kg de déchets non consommés encore emballés.
• Tous les ans, 10 millions de tonnes de déchets sont produits, dont 6,5 par les ménages, 2,3 millions de tonnes par la distribution et 1,5 million par la restauration collective et commerciale.
• 430 €, c’est le coût du gaspillage alimentaire par an et par foyer.
• Les fruits et légumes représentent 50% des produits gaspillés.
• Depuis 1974, le pourcentage de nourriture perdue a été multiplié par deux.

Quelles solutions ?

Dans le cadre de sa nouvelle politique nationale de l'alimentation, le gouvernement a lancé de grands chantiers pour lutter contre le gaspillage. Un pacte national contre le gaspillage (qui réunit l'ensemble des acteurs des filières alimentaires et les administrations concernées) a été lancé en juin 2013, avec plusieurs mesures concrètes, dont l’instauration d’une « journée nationale de lutte contre le gaspillage alimentaire » le 16 octobre, des campagnes de communication ou la mise en place d’un site internet dédié http://agriculture.gouv.fr/anti-gaspi/anti-gaspi. Il s’agit de sensibiliser tous les secteurs, de la restauration à la grande distribution en passant par les ménages, les cantines ou les écoles hôtelières.

Quand les supermarchés s’en mêlent

Plusieurs mesures ont vu le jour chez les distributeurs. Ainsi, certains supermarchés mettent-ils en place des rayons « anti-gaspi » avec des produits proches de la DLC (date limite de consommation) vendus à prix réduits. Des magasins de déstockage proposent également une seconde vie à des produits ayant une DLC très courte. Par ailleurs, le don de produits refusés dans les rayons en raison d’erreur d’étiquetage ou de composition ne remettant pas en cause leur qualité sanitaire est autorisé. Autre initiative, la mise en vente de « fruits et légumes moches ». Poussé par le collectif « Les Gueules cassées », Intermarché, rapidement suivi par d’autres enseignes comme Auchan ou Monoprix, propose à la vente des fruits et légumes « hors calibre » ou biscornus. Ces produits vendus 30% moins chers ont connu un vif succès, à tel point que le concept s’est étendu aux camemberts, aux céréales, ou aux « biscuits moches ». L’enseigne Casino quant à elle, propose le guide « Lutter contre le gaspillage alimentaire », un petit dépliant bourré de conseils pratiques. Côté collaborateurs, un livret est remis aux équipes afin de partager en interne les enjeux du gaspillage alimentaire et les plans d’actions du groupe.

Du côté de la restauration collective

Ce n’est un secret pour personne, le gaspillage est monnaie courante dans les cantines scolaires, et près de 30% des plateaux finissent à la poubelle. Pour endiguer ce fléau, plusieurs pistes peuvent être envisagées. Il suffit parfois de changer les recettes pour mieux les faire apprécier des enfants (sans surprise, les légumes ne sont pas du goût des élèves, mais peut être faudrait-il les cuisiner autrement ?!). Les portions auraient tout intérêt à être mieux adaptées aux appétits de chacun, et le pain limité. Parents et établissement scolaires ont aussi un rôle à jouer pour éduquer les enfants au goût, les sensibiliser au gaspillage et à l’environnement. Dans les écoles où des initiatives anti-gaspi ont été menées avec la participation des élèves, le gaspillage est souvent grandement réduit.….

Idem dans les restaurants où il pourrait être judicieux d’adapter les portions à la demande des consommateurs, en proposant plusieurs tailles d’assiettes, et développer le fameux « doggy-bag » pour permettre aux clients de remporter leurs restes. Certains établissements ont même eu l’idée de faire payer un supplément aux clients abusant du « buffet à volonté » et ne terminant pas leur assiette !